DE LA LAIDEUR EN PROFONDEUR (FEAT. ALLAIN LEPREST / ZAZA FOURNIER)

DE LA LAIDEUR EN PROFONDEUR (FEAT. ALLAIN LEPREST / ZAZA FOURNIER)

Allain Leprest chante une enfance de rejet, qui commence par la laideur, le sceau de la honte et de la culpabilité, qu’on arrive jamais à laver.  Je vous invite d’ailleur à re-découvrir ce grand auteur de la chanson française.

Un petit texte de fiction pour accompagner cette idée que la laideur est une empreinte sur un visage, qui jamais ne se perd.

 


De la laideur en profondeur

Chacun sait, les yeux fermés, placer le poignard pour se faire Hara-Kiri.

Allez mon petit Tristan, appuie sur le couteau, plus fort

Tristan…Plus personne ne m’appelle comme ça. On me donne du Titi. Tout le monde me donne du Titi. J’ai plutôt l’air d’un gros minet. Mais laid. De cette mocheté qu’on n’arrive pas à définir. Un peu comme les frontières d’un pays en guerre. Avec ma gueule en guise de tranchée à des batailles qui durent depuis trop longtemps.

Quel parcours ! À l’image de mon physique de rescapé d’accident de train.

Faut se rendre à l’évidence : si la vie me donne des coups dans les côtes, c’est pour me rappeler en permanence qu’avec ma tronche de patate tuberculeuse, je vais finir de corvée d’épluchures.

Mais qu’est-ce que je peux y faire ? Déjà à l’école, on avait fini par me mettre au fond de la classe, dans l’ombre des morveux aux visages poupons. Avec ma vue de taupe, et malgré mes lunettes, j’ai dû me résigner. J’ai quand même eu le bac, avec rattrapage.

Et puis je me suis lancé dans la vie active, espérant trouver dans le monde des adultes, la clémence que la jeunesse ne m’avait pas accordé, me condamnant à moche.

On ne m’a donné qu’un travail d’employé communal. Il s’agissait de récurer les trottoirs, balayer les allées, et ramasser les crottes qui fumaient grassement dans la fraîcheur du matin. J’en garde une haine tenace contre tous les clebs. Chaque matin, je m’appliquais à repoudrer le nez et les joues de la ville, cette vieille peau qui ne fait plus bander grand monde.

Au début, je me disais que ca ne durerait pas, que je trouverais mieux, bien mieux.

Mais mon corps m’a trahi, on a le boulot qui colle à sa trogne. Et avec mon nez biscornu, mon crâne chauve et ma bedaine remplit de bière, je ne pouvais qu’échoir à ce rôle. Celui qui consiste à torcher le cul de la société, et de rester avec une odeur de merde persistante autour de soi.

C’est à ce moment-là que ca a commencé.

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MADEMOISELLE K – SOUS LES BRÛLURES

MADEMOISELLE K – SOUS LES BRÛLURES

J’ai découvert Mademoiselle K, mis à part le titre « ca me vexe », avec l’album Jouer Dehors, que j’ai énormément écouté. J’ai trouvé dans ces chansons de l’énergie, du rock, des paroles parfois proche de la candeur, mais finalement railleuse et parfois impertinente (le refus de devenir adulte). Bref, du bon, du très bon.

Et puis elle a chanté en anglais et on s’est laissé, même si l’album était bon, et assez punk, pour un court moment.

Car elle revient avec un album presque entièrement en français (on lui pardonnera deux chansons en anglais, grand seigneur que nous sommes) qui sortira le 1er septembre.

Un album sur le thème de la rupture, inspiré malheureusement pour elle par une personne qui l’a quitté. Deux titres ont été dévoilés, et ils sont sublimes (À mon avis). Des chansons d’amour perdu donc, avec la caractéristique d’être non genré (on ne parle jamais d’un homme ou une femme). Une volonté récurrente chez Mademoiselle K qui elle-même est plus ou moins Gender Fluid, évoquant parfois son androgynie notamment.

Cette production peut être rapprochée de celle de Maud Lubeck, sortie également cette année, et qui reprend le même thème, et la même volonté d’éviter d’orienter vers un genre en particulier la relation amoureuse évoquée. L’album de Maud Lubeck se nomme « toi non plus » et je l’évoque ici : Nous non plus (Feat. Maud Lübeck)

Deux femmes qui osent donc, mélanger les genres. Les hommes sont toujours un peu frileux dans ce domaine, en tout cas je n’ai pas trouvé d’exemple (peut être Eddy de Pretto)

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EDDY DE PRETTO – KID

EDDY DE PRETTO – KID

Je parlais précédemment du peu d’homme qui traite du sujet de la fluidité du genre, et des ambiguïtés sur sa propre identité. Hors,  Eddy de Pretto est régulièrement le seul exemple qui me vient à la tête. Déjà, dans son premier EP de 2005, aujourd’hui complétement disparu de la toile, pour des raisons mystérieuses (conflit avec le producteur ?), des titres comme normal rappelait le droit à la différence.

Quoiqu’il en soit, ce morceau, titré KID, est une critique du modèle masculin qu’on impose a ses enfants. On entend donc dans la voix, les paroles que pourrait tenir un père à son fils pour qu’il soit plus viril, et qu’il corresponde aux attentes normées qu’il avait pour lui.

Eddy de Pretto, un jeune chanteur à suivre, car doté d’une belle voix, et d’une jolie plume.

PS : Aprés quelques recherches, c’est lui même qui aurait enlevé les chansons de son EP parcequ’il le trouvait trop brouillon !

 

 

 

 

En Boucle : & de Julien Doré

En Boucle : & de Julien Doré

Un album ne se juge jamais en une écoute. Je dirais même que l’on ne peut vraiment apprécier un album à la première écoute. Aujourd’hui, il faut que les titres frappent et marche directement dans nos oreilles. La logique de l’album a du mal à survivre à notre époque de l’instantané.

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1O chansons pour découvrir Clarika

Même si Clarika est une chanteuse peu connue du grand public, elle a aujourd’hui 20 ans de carrière dans le domaine, et 7 albums.

Son écriture fine et raffinée est truffée d’humour ainsi que d’un petit inventaire du quotidien dans lequel tout le monde peut se retrouver.  Souvent existentielle, ses chansons nous emmènent dans l’univers de cette femme pleine de doute et terriblement humaine.

A écouter de toute urgence.

1  – Beau comme un garçon (Ça s’peut pas)

Une chanson légère et drôle qui retourne un peu le cliché de la femme objet.

2 – Bien Mérité  (Moi en mieux)

La première chanson que j’ai découvert de Clarika. Un morçeau et un clip sublime qui synthétise parfaitement le style Clarika : De l’humour, de l’existentialisme (ici le determinisme), et de l’images fortes.

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