Le féminisme chez Jeanne Cherhal

Je suis un fan de Jeanne Cherhal, fille spirituelle des chanteurs à piano que sont Véronique Sanson et William Sheller

Je vous invite d’ailleurs à regarder ce magnifique hommage de chanteuse à William Sheller, lors des victoires de la musique. Avec Sanson et Cherhal !

Un de ces sujets de prédilection est la condition féminine. Voici donc une liste de chansons de Jeanne Cherhal, que je juge pertinente sous le prisme du féminisme.

Peut-être que vous trouverez mes avis un peu tranchés et radical en ce qui concerne la position des hommes. Mais c’est uniquement mon point de vue, et je rappelle que je suis un homme. Un homme avec le sentiment de devoir en faire plus pour rattraper les erreurs et les horreurs du passé. Je ne peux me résoudre à ne pas me considérer un peu coupable de la domination masculine qui sévit depuis si longtemps. Donc, oui, il faut être radical, et sans concession avec nous-même, messieurs. Car nous devons être meilleurs, pour compenser le passé (même si on ne peut pas)

  • Les berceaux brodés (album Jeanne Cherhal) :

Un long morceau de 7 minutes, portrait d’une jeune fille « vieille françe » et determinée par la religion. Critique acerbe du rôle imposé traditionnellement à la femme par la religion judéo-chrétienne : une femme qui ne boit pas, ne parle pas de sexe, attend le mariage pour faire l’amour. Une femme qui vénère l’homme, qui souhaite un fils en premier. Une femme qui rejette la différence que se soit l’homosexualité ou la couleur de peau. Bref, une femme qui n’est plus maîtresse de son destin, mais qui se retrouve l’objet d’une discipline qu’elle n’a pas choisi

On pourrait penser que c’est une image du passé, mais quand on voit les manifestations contre le mariage pour tous, on se dit que finalement, la religion presse encore les gens et la société avec son idéologie rétrograde, notamment sur la condition féminine.

 

  • Douze fois par an  (album douze fois par an) :

Une très belle chanson sur le cycle menstruel. Il fallait le faire !

Les règles restent un sujet tabou, et beaucoup de femmes ne peuvent pas en parler. Devant les réactions lourdes des hommes qui répètent avec complaisance la litanie « elle doit avoir ses règles », les femmes préfèrent se taire.

Pourtant, cela fait partie de leur vie, de notre vie à tous. Parfois, ça fait mal, très mal. Et ça revient chaque mois. En tant qu’homme, on devrait avoir de la compassion et de la prévenance pour elles pendant cette période. Et qu’elles n’aient plus cette espèce de honte larvée qui les oblige à rester discrète sur cette douleur.

Si vous trouvez cela trivial, c’est sans doute que vous ne le vivez pas. À voir, le site créé sur ce thème par Osez le feminisme :

  • Le tissu (album l’eau) :

Un sujet difficile pour beaucoup de féministes, la question du voile. Entre choix personnel, relativisme culturel, et objet d’aliénation, tous les points de vue sont possibles. Ne pas céder à la stigmatisation d’une culture différente de la nôtre, mais encourager l’émancipation face à l’obscurantisme religieux sous toutes ses formes.

Il n’empêche qu’on puisse le voir comme Jeanne Cherhal dans cette chanson. À savoir comme un rejet de sa féminité, de ses formes, de sa volupté et de sa sensualité. Une disparition de soi. Heureusement, le twist du morceau est sympathique

De mon point de vue, seul les hommes devraient se voiler de pudeur lorsque la beauté des femmes leur est insoutenable. Ce sont eux, les seuls responsables de leur pulsion.

  • On dirait que c’est normal (album l’eau) :

Une chanson courageuse sur l’excision. Cet acte barbare qui consiste à mutiler les parties génitales d’une femme, pour la condamner à des difficultés sexuelles et de santés qui la suivront toute sa vie. Une pratique surannée et injustifiable qui vise à la domination masculine.

La page de l’UNICEF à ce sujet 

  • Noxolo (album histoire de J) :

Une chanson hommage à Noxolo Nogwaza qui fut violée, frappée, poignardée dans un township à l’est de Johannesburg. Un acte de pure homophobie, mais aussi de domination patriarcale contre le droit des femmes à disposer de leur corps. Elle est morte, car elle avait le tort d’aimer une femme.

Une preuve qu’il faut continuer à défendre les droits LGBT en même temps que ceux des femmes.

Un article intéressant sur le sujet

  • Quand c’est non, c’est non (album histoire de j) :

Un clip non-officiel pour ce morceau sur le consentement dans les rapports hétérosexuel (puisqu’il s’agit de cela, dans le texte).

Encore un sujet délicat pour le féminisme puisque réduire le consentement à un rapport par le fait d’acter un oui, revient à oublier que le monde est sous domination masculine, et qu’un oui peut parfois être le résultat d’une pression sociale ou autre, et qu’il n’est donc pas forcement la preuve d’une relation sexuel honnête et donc consentie. Bref, c’est trés compliqué, et je ne saurais aller plus loin sur le sujet, n’étant pas un spécialiste.

Ce qui est sur, c’est qu’un non, est toujours un non, et qu’il faut cesser de fantasmer sur le ‘mais quand elle dit non, en fait, c’est qu’elle veut quand même’. Car, la règle est très simple, on ne peut pas lire dans le cerveau d’une autre personne, et donc, quand c’est NON, c’est NON.

Conclusion

Au travers des différents morceaux présentés ici, j’espère vous avoir poussé à vouloir écouter d’avantage de morceau de cette auteure. D’autant que d’autres thèmes sont à découvrir dans ses nombreux albums.

 

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